L’effet Taylor Swift : « c’est le Super Bowl à Toronto », célèbre un hôtelier

La « Swiftmanie » s'empare de la plus grande ville du pays. La tournée Eras de Taylor Swift, de passage au Canada en 2024, injectera des millions de dollars dans l'économie locale, selon des experts en hôtellerie et en tourisme.

L'arrivée de la tournée Eras sera l'un des plus grands événements de l'histoire de Toronto, prédit Aaron Harrison, de l'hôtel de luxe Bisha.

Des bracelets, des couvertures d'album et une œuvre d'art inspirée de Taylor Swift décorent déjà une chambre de l'établissement de luxe, situé à quelques pas du Centre Rogers, où la star américaine se produira en novembre.

En tant qu'hôtel qui célèbre l'art et la musique, nous avons nommé l'une de nos chambres "La Taylor", explique-t-il.

1:15

Cette chambre est affichée à 5999 $ pour le premier soir de concert de Taylor Swift à Toronto.

Ce sera un moteur majeur de fréquentation et d’activité pendant une période qui serait normalement plus calme.

Selon Destination Toronto, les six concerts auront lieu à un moment critique de l'année, alors que les voyages d'affaires commenceront à ralentir et que les voyages de loisirs n'auront pas encore complètement repris.

Ouvrir en mode plein écran

Cette tournée va donner un coup de pouce aux hôtels, mais aussi aux services de location d'automobiles, aux restaurants, et j'en passe, indique Aaron Harrison.

La tournée Eras de Taylor, c'est notre Super Bowl.

L'hôtel Bisha, qui a déjà employé les designs Kravitz de l'artiste Lenny Kravitz, compte aller encore plus loin pour attirer les swifties.

Pendant le passage de Taylor Swift à Toronto, chacun de nos étages va recréer une époque de sa musique. Il s'agit vraiment d'un endroit où les fans pourront se plonger dans tout ce qui représente Taylor Swift, assure M. Harrison.

Une communion de « swifties »

Le Centre Rogers, où Taylor Swift montera sur scène six fois, peut accueillir près de 50 000 spectateurs.

Ce n'est pas seulement une artiste. Elle a une réelle incidence financière positive.

Megan van der Baars, une admiratrice de longue date, travaille dans l'hôtellerie et anime aussi un cours de cardiovélo sur la thématique de Taylor Swift tous les dimanche chez Sweat and Tonic, un centre de conditionnement physique de Toronto.

Ouvrir en mode plein écran

Son cours de cardiovélo à la Taylor Swift a connu un succès monstre.

J'ai pu constater à quel point elle contribue à l'économie. Je témoigne aussi de l'esprit communautaire qu'elle a créé à travers mes Swift Sundays, par exemple. C'est une séance de thérapie et un concert en même temps, explique-t-elle.

Tous les dimanches, on pleure entre swifties, on chante, on se fait des câlins après les cours, on fabrique des petits bracelets d'amitié les uns pour les autres. Elle a apporté tellement de bien à tant d'industries, poursuit Megan van der Baars.

Ouvrir en mode plein écran

Cette admiratrice n'a pas pu se procurer de billets à Toronto, mais elle assistera tout de même au spectacle de la chanteuse en juillet puisqu'elle a réussi à acheter des billets pour un concert en Suisse.

C'est un phénomène de culture nord-américaine. On voit sa renommée grandir et grandir depuis quelques années. Elle a trouvé un marché dans lequel ses chansons résonnent, constate pour sa part le professeur et directeur de l'École d'hôtellerie et du tourisme à l’Université métropolitaine de Toronto, Frédéric Dimanche.

Plus de 2 millions de billets ont été vendus pour sa tournée Eras le 15 novembre, ce qui représente le plus grand nombre de billets jamais vendus pour un artiste en une seule journée, confirme Ticketmaster.

L'incidence économique de la « Swiftmanie »

Selon le professeur de commerce à l'Université de Toronto, Daniel Tsai, les ventes de billets à elles seules sont estimées à 120 millions de dollars pour les six soirs de concert à Toronto, sans compter les retombées qui pourraient atteindre 700 millions de dollars.

Le passage de l'artiste va permettre aux restaurants et à tout un tas d'autres attractions dans la journée de pouvoir bénéficier de cette folie Taylor Swift, croit le professeur et directeur de l'École d'hôtellerie et du tourisme à l’Université métropolitaine de Toronto, Frédéric Dimanche.

On peut parler de millions de dollars de retombées économiques, c'est certain.

Il prévoit aussi la hausse du prix de toutes les chambres d'hôtel, qu'elles soient luxueuses ou bas de gamme, plus on se rapprochera des dates de concerts de la vedette.

On voit déjà qu'un an [avant son arrivée] les prix pour cette période sont à la hausse et les hôteliers vont en profiter, observe-t-il.

Ouvrir en mode plein écran

La Greater Toronto Hotel Association, qui représente 170 hôtels, avec environ 36 000 chambres et 32 000 employés, cite un article du Wall Street Journal selon lequel les villes de Chicago et Minneapolis, aux États-Unis, ont battu des records d'occupation de chambres d'hôtel lorsque Taylor Swift était en ville.

Par courriel, sa PDG Sara Anghel dit s'attendre à des retombées économiques semblables à celles de la ville de Cincinnati.

Cincinnati a vu environ 48 millions de dollars de dépenses liées à sa tournée. Nous nous attendons à une poussée similaire pour l’économie touristique de Toronto, confirme-t-elle.

Ouvrir en mode plein écran

Il y a certainement des fans qui vont vouloir se payer une chambre à prix fort pour être dans cet univers, note Frédéric Dimanche.

Cette approche lui rappelle d'ailleurs lebed-in pour la paix de John Lennon et Yoko Ono en 1969 à l'hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth, à Montréal.

D’un point de vue commercial, cela a tout à fait du sens pour moi. Je veux vivre l’expérience Taylor Swift complète. Je ne veux pas simplement aller au concert, explique pour sa part la swiftie Megan van der Baars qui espère pouvoir réserver la chambre « La Taylor » pour célébrer ses récentes fiançailles.

Si vous pouvez loger dans la suite "La Taylor" et être complètement immergé du début à la fin, faites-le, lance celle qui tentera de vivre cette expérience immersive.